Extrait de la couverture des oubliés de l'Amas, de Florence Soulas

Les Oubliés de l’Amas. Voici un livre qui n’a pas commencé sous les meilleurs auspices, pour une raison absolument non valable : le premier de couverture indique que l’autrice est née en 1989, et je me suis dit que c’était honteusement plus jeune que moi 🙂

Blague mise à part, j’avais ce livre depuis quelques temps dans ma PAL, avec à la fois une vraie curiosité – l’autrice est souvent mise en avant – et bien peu d’attentes pour autant – je ne crois pas avoir lu d’avis sur ce livre avant, donc je ne savais pas du tout à quoi m’en tenir -.

Un Space Opéra… dans le système solaire

On se retrouve donc au 28e siècle, dans un système solaire conquis par l’humanité. Entièrement ? Non, car une “petite” planète continue à résister à l’envahisseur : Jupiter, dont les vents violents (notamment) empêchent toute incursion. Ce système solaire est cependant a priori assez inégalitaire, et on va surtout suivre le destin de Kat, réfugiée sur “l’amas”, sorte de conglomérat de vaisseaux en orbite autour de Jupiter qui constitue un habitat de fortune pour toutes sortes de réfugiés – et même de prisonniers. Mais Kat n’est pas ici par hasard : elle est là pour retrouver son frère jumeau, Pavel, dont elle a des raisons de croire que (i) il est en danger ; (ii) il a tenté de descendre sur Jupiter.

Une première approche indécise…

Je dois avouer qu’au cours des premières dizaines de page, j’ai été un peu circonspect. Rien à voir avec le style, les personnages, l’histoire… Non, juste un truc qui me chiffonnait : l’année, le contexte. On est quasiment en 2800, et je trouvais que cela ne se “sentait” pas. Technologiquement, ou en termes de contexte technologique global. Disons, pour le dire autrement, que je me sentais très bien dans ce livre, mais presque “comme à la maison”, et que je me suis soudain dit (précisément : au moment où le personnage principal reçoit un mail) : c’est dommage. Pourquoi préciser l’année (ce qui incite à réfléchir à la façon dont on se projette à cet horizon) si c’est finalement pour ne pas l’utiliser ? En pratique, cela tient à peu près la route – quelques explications justifient la situation – et, surtout je pense, là n’est pas l’essentiel.

… mais vite démentie

Car ce n’est en fait pas très important. Et je suis très vite passé à autre chose parce que, il est temps de le dire : j’ai vraiment bien aimé ce livre ! Et très vite, je me suis laissé accrocher par l’histoire, et surtout par les personnages. L’autrice fait le choix de ne développer que quelques personnages, mais en échange, ces derniers sont particulièrement attachants. Kat en effet est un personnage fort sympathique, et on est accrochés par sa quête vers son frère jumeau. Le rythme est soutenu, l’action est présente, le suspens aussi. Globalement, je crois qu’on peut clairement dire qu’on est dans un page turner de qualité.

Après, il ne faut pas prendre ce livre pour ce qu’il n’est pas. Ce n’est pas un livre plein de Sense of Wonder à la Baxter, ou autres auteurs qui essayent d’imaginer des contextes assez fous. Ici, c’est de la science fiction humaine, où l’intérêt est avant tout de suivre le personnage. Quelque part, il y a un côté science fiction à l’ancienne d’ailleurs, mais avec une vraie place pour les personnages féminins 🙂 Pour autant, c’est clairement de la science fiction, avec plein de bonnes idées !

Au moment de fermer ce livre, le sentiment qui prédomine est simple : j’ai passé un très bon moment. Le livre est très agréable à lire, le rythme très prenant, et les personnages attachants. Il faut seulement garder en tête qu’on est plutôt ici dans le cadre d’un space opéra que je qualifierais “d’humain”, voire d’ailleurs quasiment (c’est assez fou dis comme ça) de huis clos. Il y a du sense of wonder, mais pas tant que ça finalement. On est vraiment plutôt axé sur les personnages, même s’il y a une vrai dose d’innovation techno – et de rencontres “extra terrestres”. Un très bon moment donc, et on n’est pas loin du coup de coeur ! Un seul message ceci dit pour conclure pour l’autrice : pourquoi être aussi cruelle ? 🙂

D’autres avis : Le Syndrome Quickson,

Points positifs :

  • Une belle histoire prenante et rythmée…
  • … par une autrice qui n’a pas peur qu’il arrive des choses à ses personnages principaux !
  • Un space opéra dans le système solaire, c’est rare

Points négatifs :

  • faut me comprendre, je viens de la hard SF moi, et de ce point de vue là : manque peut être un peu de sense of wonder. Ce qui est sans doute lié au fait que (i) c’est un one shot (i.e. pas d’envie de développer ce qui se passe politiquement, ou technologiquement, ailleurs) ; (ii) on est limité au système solaire.

Lecture précédente : Sur la Route d’Aldébaran, d’Adrian Tchaikovski

Lecture suivante : Dark Run, de Mike Brooks

Lu dans le cadre du challenge #SummerStarWars

Image du challenge Summer Star Wars