
Une fois n’est pas coutume en ce moment, Dragon Déchu n’est pas un “rattrapage” de chroniques, mais bien ma lecture la plus récente. Une lecture dont je dois avouer que j’attendais quelque chose : le livre me semblait auréolé d’une réputation interessante, et le cycle “Salvation” de l’auteur m’avait fait une bonne impression. De quoi se lancer dans cette lecture confiant.
L’histoire d’un homme qui a envie de voyage
Bon, petite surprise ceci dit : le livre n’a quasiment rien à voir avec son titre, et moins encore avec la 4e de couverture. Quasiment car, bien sûr, il a quelque chose à voir. Mais quand il faut attendre 800 pages (sur un peu plus de 900) pour le comprendre, je pense qu’on peut quand même être étonné. A la rigueur, pour le titre, pourquoi pas. Mais le résumé ? Choix incompréhensible de l’auteur.
Ceci étant, le résumé à l’arrière n’était pas fou fou non plus, donc quelque part, ce n’est pas si grave. Mais finalement, de quoi cela parle ?
Le livre se concentre sur le personnage de Lawrence Newton. En mélangeant – sans aucune indication, il m’a fallu un temps pour le comprendre je l’avoue… – deux temporalités différentes. La jeunesse du jeune Lawrence, et ses rêves de voyage interstellaire, de vie de pionnier, de vie de découvreur. Et sa vie adulte, qui le confronte à ses rêves. On est donc ici sur un space opéra d’aventures, avec comme petite spécificité cette double ligne temporelle.
Du positif, surtout dans le cynisme de l’univers
Commençons par le positif : j’ai trouvé le contexte politique de l’univers tout à fait intéressant. Le voyage stellaire est assez peu usité car il est trop cher ! Créer des colonies coûte cher car tout ce qui y est produit coûte trop cher à importer sur Terre. Résultat : on se trouve dans une forme de jungle assez peu séduisante, où les grandes entreprises font à peu près ce qu’elles veulent des colonies qu’elles ont créé. C’est quelque part très bien pensé je trouve, et cela change des univers habituels où un grand empire domine, éventuellement contesté, mais toujours hégémonique.
Une fois ceci dit…
Bon, j’ai commencé le positif parce que, une fois n’est pas coutume, je manque un peu d’enthousiasme. Ce n’est pas que le livre soit mauvais mais, j’ai pas mal de points qui m’ont gênés quand même :
- Je ne sais pas ce qu’il raconte au final… Je n’en dirais pas trop pour ne pas spoiler, mais j’ai un peu du mal à comprendre le personnage de Lawrence. Et la fin, franchement, ne m’éclaire pas beaucoup, je ne la trouve pas crédible
- Compte tenu de ce premier point, le deuxième est logique : 900 pages pour tourner en rond, c’est quand même sacrément long ! Je pense que ce livre pouvait aisément être divisé par deux
- Aucun personnage secondaire dans cette histoire. Je veux dire, il y en a, mais pas développés. Ils passent, ils viennent dire bonjour, et repartent (parfois sur 300 pages, mais ça ne change pas mon propos)
- C’est bien la première fois que je ressens cela sur un livre mais, je pense que l’auteur l’a écrit à un moment où il avait pas mal de fantasmes. Sa vision des femmes, ou en tout cas de certaines d’entre elles, me semble bien étonnante, et bien développée sur le côté “lit/soumis”. Et je ne comprends pas l’intérêt de ces scènes
Dans l’ensemble…
Dans l’ensemble, je pense que je suis complètement passé à côté de ce livre. Il y a des idées, surtout dans l’univers, mais les personnages sont d’une faiblesse bien triste, je ne comprends pas le propos, et puis, 900 pages pour cela… J’ai passé beaucoup de temps à me dire “ne juge pas, ca peut se révéler d’un coup, et tout prendra sens”, et c’est donc très déçu que j’ai refermé ce livre – sur quelques dernières pages d’ailleurs qui ne font pas sens pour moi. Dommage, car c’est pourtant tout à fait mon style de livre habituellement. Désolé pour ceux qui ont aimé donc, mais c’est une rencontre ratée pour moi !

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Autres avis (qui suggèrent que je suis sans doute passé à côté de quelque chose) : Albédo, LImagineria, La Bibliothèque de Maho
Mon premier Peter Hamilton. Je ne me souviens de rien (même en lisant ta chronique !) excepté que c’était pour moi une excellente lecture qui m’a donné envie de lire l’auteur. Ce que j’ai fait avec le cycle de Pandore, La grande route du Nord et la trilogie du vide (que j’ai abandonné !)
Peut être que je tenterai celui-ci bien que ce soit soft !!!
Ha ha ! ça m’étonne pas que ma chronique te dise rien : je suis nul en résumé :p Après, l’ami Peter, j’ai l’impression qu’il en a pour tous les goûts (enfin, pas tout quand même sans doute, mais dans le genre disons ;))